Un regret : la lecture en est rendue difficile par l'absence des lettres accentuées (pour les parties en français bien sûr... ) remplacées par de bizarres points d'interrogation...
Ce blog pour construire par petites touches un état des lieux de la lecture à Madagascar. Espaces et pratiques de lecture, portraits des acteurs de la chaine du livre, qu'ils soient écrivains, libraires, éditeurs ou bibliothécaires, compte-rendus de manifestations, nouvelles parutions, tous ces thèmes et bien d'autres encore seront traités dans ces pages.
vendredi 8 octobre 2010
Un portail consacré à la littérature malgache
Un regret : la lecture en est rendue difficile par l'absence des lettres accentuées (pour les parties en français bien sûr... ) remplacées par de bizarres points d'interrogation...
mercredi 6 octobre 2010
Les bouquinistes d'Ambohijatovo
Ce marché se prolonge un peu sur les trottoirs environnants. "Le manuel du bibliothécaire" de l'A.B.F. dans une édition déjà un peu ancienne y attendait un plus qu'hypothétique acheteur il y a quelques jours.
Evidemment les prix fluctuent en fonction de la tête du client et de sa capacité à marchander...
D'où proviennent tous ces livres ? De particuliers certainement, mais aussi des dons qui arrivent par containers entiers à Madagascar, sans parler des provenances encore plus louches...
jeudi 30 septembre 2010
Johary Ravaloson, l'écrivain "dégagé"
Il s'attache à la défense symbolique du dodo, oiseau disparu, emblématique des oubliés du progrès, et navigue entre des mondes en disparition.
Publié en 2008, son livre "Zafimaniry intime / Zaho Zafimaniry" ( Editions Dodo Vole à La Réunion) est un carnet de voyage bilingue français et malgache, la relation d'un voyage, un très long voyage puisqu'il s'échelonne sur 10 ans, au pays des Zafimaniry dans cette région des hauts-plateaux malgaches où vivent dans les brumes ces sculpteurs de bois dont le savoir-faire et le talent sont reconnus par l'UNESCO au titre du patrimoine immatériel de l'humanité. Au-delà d'un simple récit de voyage, ce livre plonge le lecteur dans une réflexion sur le passé et l'avenir de Madagascar.
Ce livre a reçu plusieurs prix dont celui du Regard poétique au salon d'Ouessant.
Pour prolonger ce travail, Johary Ravaloson et Sophie Bazin viennent de publier un nouvel ouvrage consacré aux Zafimaniry "Zahay Zafimaniry", fruit d'un travail en atelier d'écriture avec les enfants d'Antoetra, le village principal de cette région.
Quant à ses nouvelles, elles nous plongent dans la réalité malgache, une réalité qui est parfois sordide dans la capitale.
Son roman "Géotropiques" est sous presse aux Editions Vents d'ailleurs. On l'attend avec impatience.
Pour tout savoir sur Johary , une visite sur son blog s'impose .
- Géotropiques, roman, éditions Vents d'Ailleurs,
- "Fouha! Fouha!", extrait de Vol à vif, roman inédit, in Carnavalesques, n°4, spécial îles de l'océan indien, Editions K'A et Aspect, Ille-sur-Têt, 2010.
- "Antananarivo, qu'est-ce que j'ai foutu depuis tout ce temps ? " (Fragments IV), nouvelle, Nouvelles de Madagascar, collection Miniature, éditions Magellan, Paris, 2010.
- "Antananarivo en septembre, la ville des mille p... " (Fragments III), nouvelle, in Langue vive, n°5, Liège, 2009.
- Zahay Zafimaniry, album jeunesse trilingue, avec les photographies de Sophie Bazin, éditions Dodo vole,
- Zaho Zafimaniry, Zafimaniry intime, carnet de voyage bilingue, avec les photographies de Sophie Bazin, éditions Dodo vole,
mercredi 1 septembre 2010
Un écrivain aviateur : Hery Mahavanona
De retour à Madagascar, il sert dans l'armée puis dans l'aviation civile et continue d'écrire. Désormais ses écrits se recentrent sur le pays Tanala où il est né et auquel il s'identifie puisqu'il a choisi comme pseudonyme le nom de son village. En 2004 paraît un deuxième recueil Lumière océane du petit matin entièrement dédié à cette région forestière d'où il est originaire. Ce retour aux sources se poursuit dans Cauchemar de chlorophylle qui paraît en 2008 à Tananarive aux Editions Tsipika, illustré par ses propres photos.
Hery Mahavanona a aussi donné des nouvelles dans plusieurs recueils : Chroniques de Madagascar et Nouvelles Chroniques de Madagascar (Sépia, 2008 et 2009), Escales en mer indienne (Riveneuve Continents, 2009).
mes yeux se brouillent de menaces de crues
quand je vois
ce peuple prostré dans son indolente passivité
perméable à toutes les ruses de l'arrivant
ne voyant pas plus loin que le bout de sa pitance
son ventre à remplir par les festins de propagande
riz à la morue séchée salée à mort
haricots secs sans un soupçon de viande
et galeoka à volonté
présenté dans des fûts à l'entrée des villages
de quoi s'assurer le plein de voix à chaque consultation
avec quelques tee-shirts et casquettes
trophées arborés jusqu'à l'usure du tissu
sa blancheur originelle à l'épreuve du temps
et des intempéries
si ce n'est la pénurie de savon
ou son coût prohibitif chez l'usurier de service
mes yeux se brouillent de menace de crues
quand je vois ce peuple
incapable de creuser les sillons de son propre avenir
je m'épuise en vaines invectives
pour le sortir de sa torpeur chronique
il y a des jours, Mère,
où mon courage faiblit
relâchement interdit que j'expierai au prix fort
au jugement de l'Histoire
je le sais...
(extrait de : Cauchemar de chlorophylle)
dimanche 8 août 2010
La presse à Madagascar
De nombreux titres vont exister durant la période coloniale (1896-1960), tant en français qu' en malgache.
Aujourd'hui la presse malgache est libre, après avoir connu 15 ans de censure entre 1975 et 1989. Sa vitalité est frappante car on compte une dizaine de quotidiens, dont une grosse moitié est publiée entièrement ou partiellement en français. Cependant les tirages sont très faibles (entre 4 000 et 65 000 exemplaires) et la presse est peu distribuée en dehors de la capitale. Le lectorat est très réduit car une part importante de la population est aujourd'hui encore analphabète et peu de gens disposent d'un budget leur permettant d'acheter un journal (prix environ entre 0,10 et 0,20 €). Pourtant un intérêt existe, vu le nombre de personnes rassemblées chaque matin devant les étals de journaux.
Le second problème de la presse malgache est l'absence d'une véritable école de journalisme. 90 % des journalistes se sont formés sur le tas et ce manque de professionnalisme nuit à la qualité des articles (manque de recul et d'analyse approfondie). A cela s'ajoutent d'autres difficultés : des moyens matériels insuffisants qui ne permettent pas un véritable travail d'investigation, et des rémunérations faibles.
Les titres phares de la presse en langue française sont présents sur le net. En voici la liste :
- L'Express de Madagascar
- Les Nouvelles
- Midi Madagasikara
- La Vérité
- La Gazette de la Grande Ile
- Madagascar Tribune
Ces sites sont complétés par 2 portails d'information en ligne : Madagate et Moov
jeudi 1 juillet 2010
Les CLAC, Centres de lecture et d'Animation Culturelle
Le cadre est le suivant : l'Etat prévoit une ligne budgétaire et rémunère le personnel d'encadrement, le commune bénéficiaire met le bâtiment à disposition, l'OIF prend en charge la dotation en livres et équipements, forme les cadres nationaux, assure le suivi du bon fonctionnement et du renouvellement du matériel et contribue au fonctionnement.
L'équipement type est de 2500 livres, des journaux et des revues, des jeux de société, des outils didactiques, du matériel audiovisuel.
22 CLAC ont été créés à Madagascar, répartis dans 13 régions. Ils touchent un public jeune puisque celui-ci représente 75 à 80 % du lectorat. C'est le CEMDLAC (Centre malgache pour le développement de la lecture publique et de l'animation culturelle), une direction à gestion autonome du Ministère de la Culture et du Patrimoine, qui coordonne ces structures, met à leur disposition les fonds documentaires et assure la formation des animateurs.
Ce centre a mis en place dans ses locaux à Tananarive une petite bibliothèque, vitrine des CLAC, qui comprend 3000 ouvrages qui est ouverte au public, ainsi qu'une bibliothèque virtuelle, avec le soutien financier de la Principauté de Monaco.
mercredi 30 juin 2010
Le réseau des CLEF
Les CLEF touchent environ 100.000 personnes à travers le pays
lundi 28 juin 2010
Les 21 CLIC
Ils sont gérés par des animateurs formés qui sont rémunérés par le Ministère de l'Education. Quant au le local de bibliothèque il est fourni et entretenu par la commune.
Depuis 2007 chaque CLIC est rattaché à l'Alliance Française la plus proche, ce qui leur permet de développer toute une série d'animations en direction du public.
Trait d'Union collecte chaque année environ 30 000 livres neufs auprès des éditeurs français, les envoie à Madagascar où ils sont répartis entre les différents CLIC. Cet apport régulier permet de compléter et de renouveler le fonds.
Ces lieux de lecture et de culture enregistrent chaque année 200 000 visiteurs, majoritairement des enfants, soit en moyenne 1000 par mois et par CLIC. Les classes des écoles leur rendent également visite et utilisent les collections pour les cours, car bien souvent c'est là que se trouve par exemple l'unique dictionnaire de la commune. D'ailleurs l'impact positif de la fréquentation d'un CLIC sur les résultats scolaires des enfants a été remarqué.
dimanche 27 juin 2010
Un poète belge à Madagascar : Ben Arès
Ben Arès est né en 1970 en Belgique. Depuis 2000 il effectue des séjours de plus en plus longs à Madagascar où il a fini par choisir de s'installer. L'Ile Rouge est intimement présente dans son écriture, non seulement à travers les images qu'elle véhicule mais aussi grâce à un certain métissage linguistique.
A Tulear où il réside il propose des lectures de poésie ou de littératures diverses ainsi que des ateliers d'écriture dans les écoles.
Ben Arès a été lauréat d'une bourse d'écriture en 2008 pour l'écriture d'un roman Tromba, travail toujours en cours.
Il vient de lancer un petite collection "Le rouge et la trappe" publiée à Tananarive pour laquelle il a écrit un petit texte très personnel Naître, adieu.